Entre factures d’électricité qui augmentent, épisodes de canicule plus fréquents et hivers encore froids, la climatisation réversible s’impose comme une solution de confort quasi incontournable. Pourtant, une même question revient systématiquement : combien coûte réellement, par an, une clim réversible utilisée en chauffage et en climatisation ? Difficile d’y voir clair entre puissances en kW, COP, SCOP, zones climatiques et classes énergétiques. En comprenant la logique des kWh, des tarifs du kWh et l’impact de votre usage, il devient possible d’anticiper très précisément le coût annuel et d’optimiser chaque euro dépensé, que ce soit pour un studio, un appartement ou une maison équipée d’un système mono-split, multi-split ou gainable.

Décomposition du coût annuel d’électricité d’une climatisation réversible : kWh, tarif du kWh et durée d’utilisation

Calcul de la consommation annuelle en kwh d’une climatisation réversible : formule P(kW) x heures de fonctionnement

Le coût annuel moyen en électricité d’une climatisation réversible se calcule toujours en deux temps : d’abord la consommation en kWh, ensuite la multiplication par le prix du kWh. La formule de base est simple :

Puissance (kW) x heures de fonctionnement x nombre de jours ÷ 1 000 = consommation annuelle en kWh

Par exemple, une clim réversible de 2,5 kW utilisée 5 heures par jour pendant 200 jours consommera approximativement 2,5 x 5 x 200 = 2 500 kWh/an. Avec un tarif moyen de 0,2016 €/kWh (tarif Bleu EDF février 2025), cela représente environ 504 €/an. La plupart des études (ADEME, EDF) indiquent qu’un climatiseur réversible consomme entre 0,8 et 1 kWh par heure dans un logement bien isolé, contre 1,5 à 2,5 kWh/h pour une clim classique ou un climatiseur mobile mal dimensionné.

Le gain est encore plus marqué en mode chauffage : grâce à un COP ou SCOP de 3 à 4, une clim réversible fournit 3 à 4 kWh de chaleur pour 1 kWh facturé. En pratique, pour un besoin de chauffage de 10 000 kWh/an, la consommation réelle sur le compteur tourne plutôt autour de 2 500 à 3 500 kWh.

Impact du tarif réglementé EDF et des offres de marché (TotalEnergies, Engie, Eni) sur le coût annuel

La consommation n’est qu’une moitié de l’équation. L’autre variable clé est le prix du kWh. En 2025, le tarif réglementé d’EDF tourne autour de 0,2016 €/kWh TTC, mais certaines offres de marché (TotalEnergies, Engie, Eni, etc.) proposent des variations de ±5 à 10 % selon les heures creuses, les options Tempo ou les engagements. Pour 3 000 kWh/an consommés par la clim réversible, un écart de 0,02 €/kWh représente déjà 60 € par an sur la facture, soit 600 € sur 10 ans.

Les offres indexées sur le marché de gros, aujourd’hui très surveillées depuis la crise énergétique 2022-2023, peuvent être intéressantes si votre climatisation fonctionne surtout en été, période où les prix sont souvent un peu plus stables. Une optimisation encore plus fine consiste à combiner une offre heures pleines/heures creuses avec une programmation intelligente de la climatisation, en particulier en mode chauffage où la majorité des kWh sont consommés.

Scénarios d’usage réels : climatiseur réversible utilisé 4 h/jour vs 10 h/jour en été et en hiver

La durée d’utilisation quotidienne a un impact plus important que ce que la plupart des utilisateurs imaginent. Prenons deux profils pour un même appareil de 3,5 kW en zone H2 (Lyon) :

  • Usage modéré : 4 h/jour en chauffage pendant 150 jours + 3 h/jour en été pendant 60 jours.
  • Usage intensif : 10 h/jour en chauffage pendant 180 jours + 8 h/jour en été pendant 90 jours.

Dans le premier cas, la consommation annuelle tournera autour de 2 000 à 2 500 kWh, soit environ 400 à 500 € par an. Dans le second, elle peut grimper à 4 500 – 5 500 kWh, c’est-à-dire 900 à 1 100 € par an. Autrement dit, passer de 4 à 10 heures d’utilisation quotidienne peut quasiment doubler la facture. Un pilotage plus fin – par exemple via programmation hebdomadaire ou thermostat connecté – devient alors déterminant pour le coût annuel moyen.

Simulation de facture annuelle pour un logement de 50 m², 80 m² et 120 m² en zone climatique H1, H2, H3

Pour se faire une idée concrète, voici des ordres de grandeur de coût annuel en électricité pour une climatisation réversible bien dimensionnée et de bonne classe énergétique (A++/A+++), utilisée en chauffage principal et en climatisation d’appoint. Les besoins varient fortement selon la zone climatique (H1 plus froide, H3 plus douce).

Surface / Zone Conso annuelle estimée Coût annuel (0,2016 €/kWh)
50 m² – H1 (Lille) 3 000 – 3 500 kWh ≈ 605 – 705 €
50 m² – H3 (Nice) 1 800 – 2 200 kWh ≈ 360 – 445 €
80 m² – H2 (Lyon) 4 500 – 5 000 kWh ≈ 908 – 1 008 €
120 m² – H1 (Strasbourg) 7 000 – 8 500 kWh ≈ 1 411 – 1 714 €

Ces fourchettes supposent un logement correctement isolé (RT2005 ou mieux) et un usage raisonné (19–20 °C en hiver, 25–26 °C en été). Un logement mal isolé ou une consigne de 22 °C en continu en hiver peuvent facilement ajouter 20 à 30 % de consommation en plus. Pour un projet de rénovation ou de construction, le recours à un professionnel pour faire installer une climatisation réversible permet d’ajuster précisément puissance, nombre de splits et implantation.

Influence de la technologie de climatisation réversible (mono-split, multi-split, gainable, cassette) sur la facture électrique

Différences de consommation entre clim mono-split mural Daikin, Mitsubishi Electric et Atlantic

Sur le segment des clims murales mono-split de 2,5 à 3,5 kW, les écarts de consommation annuelle entre marques comme Daikin, Mitsubishi Electric ou Atlantic proviennent essentiellement du SCOP/SEER et des options de régulation. Un modèle Daikin Perfera 2,5 kW A+++ affiche par exemple une consommation annuelle en mode froid autour de 100–130 kWh, et en mode chaud autour de 500–700 kWh sur l’étiquette énergie. Les gammes Mitsubishi MSZ-AP ou Atlantic Fujitsu se situent souvent dans des valeurs comparables, avec des variations de l’ordre de 5 à 15 %.

Au quotidien, la différence réelle de facture dépend surtout de la façon dont vous utilisez la climatisation : consigne raisonnable, mode Eco, gestion des volets, mise en veille la nuit. Deux utilisateurs avec la même clim peuvent avoir plus de 30 % d’écart de consommation sur l’année simplement à cause de leurs habitudes.

Spécificités énergétiques des systèmes multi-split pour appartements T2, T3 et T4

Les systèmes multi-split (une unité extérieure alimentant 2, 3 ou 4 unités intérieures) sont particulièrement adaptés aux appartements T2, T3 et T4. D’un point de vue énergétique, leur avantage majeur est de mutualiser le compresseur. Pour un T3 de 70 m² en zone H2, un multi-split 3,5 + 2,5 kW correctement dimensionné consommera typiquement 3 500 à 4 500 kWh/an en chauffage principal, soit 700 à 900 € par an au tarif actuel.

Comparé à deux ou trois monosplits indépendants, un multi-split bien dimensionné évite les surpuissances inutiles et limite les pics de consommation, tout en simplifiant la maintenance. Le revers de la médaille : en cas de forte sous-charge (une seule unité intérieure utilisée en continu), le rendement instantané peut baisser légèrement, surtout sur les anciens modèles. Les gammes 2023–2025 ont fortement progressé sur ce point, grâce à des compresseurs Inverter plus modulants.

Consommation annuelle typique d’une climatisation gainable dans une maison RT2012 de 100 m²

La climatisation gainable réversible, qui diffuse l’air via des gaines dans le faux plafond, séduit de plus en plus dans les maisons RT2012 ou RE2020 de 100 m². Grâce à une très bonne isolation et à un réseau d’air bien équilibré, la consommation annuelle en chauffage tourne fréquemment autour de 3 500 à 4 500 kWh, soit 700 à 900 € par an. En mode froid, un usage de confort sur 2 mois d’été ajoute environ 300 à 600 kWh, soit 60 à 120 €.

Un avantage souvent sous-estimé de la clim gainable est la répartition homogène de la température, qui évite les surchauffes localisées. Quand l’air chaud ou froid est bien distribué, la consigne peut être abaissée d’un degré sans perte de confort, ce qui équivaut à 7 à 10 % d’économie de kWh sur l’année selon l’ADEME. À surface équivalente, une maison gainable bien conçue peut donc coûter moins cher à chauffer qu’une maison équipée de plusieurs monosplits mal positionnés.

Comparaison des puissances installées (2,5 kw, 3,5 kw, 5 kw) et surdimensionnement énergétique

Le surdimensionnement est l’une des principales causes de surconsommation et d’inconfort. Un 5 kW installé dans un salon où 3,5 kW suffisent entraîne des cycles courts, des arrêts/redémarrages fréquents du compresseur et donc une baisse du rendement saisonnier. À l’inverse, un 2,5 kW trop juste pour une grande pièce tourne en permanence à pleine puissance, ce qui augmente aussi la consommation et le bruit.

Une règle de pouce souvent utilisée est de 80 à 100 W/m² pour un logement bien isolé, mais seule une étude thermique sérieuse donne la puissance réellement adaptée.

Un surdimensionnement de 30 % peut générer 10 à 15 % de consommation inutile chaque année. Pour un foyer consommant 4 000 kWh/an avec sa clim réversible, cela représente 80 à 120 € perdus tous les ans. L’enjeu n’est donc pas de choisir « la plus grosse clim possible », mais la puissance la plus proche du besoin réel.

Rôle du SCOP, du SEER et des classes énergétiques (A+++, A++, A+) dans le coût annuel d’une clim réversible

Interprétation technique des étiquettes énergie européennes pour les climatiseurs réversibles

L’étiquette énergie européenne donne des informations clés pour estimer le coût annuel. Trois indicateurs sont essentiels :

  • Le SEER (Seasonal Energy Efficiency Ratio) pour le mode froid, qui reflète l’efficacité estivale.
  • Le SCOP (Seasonal Coefficient of Performance) pour le mode chaud, qui reflète l’efficacité hivernale.
  • La classe énergétique globale (A+, A++, A+++), dérivée de ces coefficients.

Concrètement, un appareil A+++ avec SCOP 4,6 et SEER 8 consommera sensiblement moins qu’un modèle A+ avec SCOP 3,4 et SEER 5,6, à puissance équivalente. L’étiquette indique souvent une « consommation annuelle de référence » en kWh en mode chaud et en mode froid. Même si ces valeurs sont calculées dans des conditions standardisées, elles donnent un excellent ordre de grandeur pour comparer deux modèles sur le long terme.

Différence de coût annuel entre une clim réversible SCOP 4,0 et SCOP 5,1 sur 10 ans

Un SCOP plus élevé signifie que, pour produire la même quantité de chaleur, la clim réversible consomme moins de kWh électriques. Supposons un besoin de 8 000 kWh de chaleur par an pour le logement :

SCOP kWh électriques/an Coût/an à 0,2016 €/kWh
4,0 8 000 ÷ 4,0 = 2 000 kWh ≈ 403 €
5,1 8 000 ÷ 5,1 ≈ 1 570 kWh ≈ 317 €

L’écart est d’environ 86 € par an, soit 860 € sur 10 ans. Si l’appareil SCOP 5,1 coûte 600 à 700 € de plus à l’achat, le surcoût d’investissement est amorti sur la décennie, sans compter que le confort et la valeur de revente du logement profitent de ce meilleur rendement. D’un point de vue professionnel, viser au minimum un SCOP de 4,0 et si possible 4,5–5,0 est aujourd’hui une stratégie pertinente.

Exemples concrets : consommation annuelle annoncée

Les fiches techniques donnent des repères intéressants. Pour un monosplit mural 2,5 kW :

Un Daikin Perfera 2,5 kW A+++ affiche typiquement :

  • Consommation annuelle chauffage de référence : ~ 600 kWh.
  • Consommation annuelle froid de référence : ~ 120 kWh.

Une Mitsubishi MSZ-AP 2,5 kW A++/A+++ indique souvent des valeurs du même ordre : 650–700 kWh en chaud, 130–150 kWh en froid. À 0,2016 €/kWh, cela correspond respectivement à 145–170 € pour le chauffage et 25–30 € pour la climatisation, dans des conditions standard. Évidemment, si vous utilisez la clim réversible bien plus que le profil standard de l’étiquette, ces montants augmentent, mais l’écart relatif entre deux gammes reste similaire.

Influence du fluide frigorigène (R32, R410A) sur le rendement saisonnier et la facture d’électricité

Les évolutions réglementaires et techniques ont conduit à une généralisation du fluide R32 au détriment du R410A. Au-delà de l’impact environnemental (GWP plus faible), le R32 offre en pratique un rendement légèrement supérieur, surtout en mode chauffage. Sur une décennie, la différence peut atteindre quelques pourcents de consommation en moins à confort équivalent, ce qui n’est pas négligeable pour un gros consommateur de kWh comme une clim réversible utilisée en chauffage principal.

Choisir une climatisation réversible récente utilisant le R32, c’est à la fois réduire l’empreinte carbone et optimiser le rendement saisonnier, donc la facture.

Cela n’empêche pas certains anciens modèles R410A d’être encore performants, mais dans une logique d’investissement long terme, privilégier la technologie la plus récente reste un choix cohérent.

Comparaison clim réversible vs PAC air-eau pour le chauffage électrique annuel

Pour le chauffage principal, la question se pose souvent : clim réversible (PAC air-air) ou PAC air-eau reliée à un plancher chauffant ou des radiateurs basse température ? D’un point de vue purement énergétique, les deux technologies offrent des SCOP similaires, souvent compris entre 3,5 et 4,5 pour les modèles performants. Le coût annuel en kWh est donc proche, à besoin de chaleur identique.

La différence principale tient davantage à la répartition de la chaleur et au confort ressenti. Une PAC air-eau diffuse une chaleur douce et homogène via l’eau, tandis qu’une clim réversible chauffe par air pulsé, avec une sensation plus directe. En revanche, la PAC air-air propose en plus la fonction climatisation sans coût supplémentaire d’installation. Pour un logement tout électrique, la clim réversible devient souvent le meilleur compromis coût d’installation / coût annuel / polyvalence.

Facteurs externes qui font varier le coût d’électricité : isolation, zone climatique, température de consigne

Effet de la qualité de l’isolation (RT2005, RT2012, RE2020, maison ancienne) sur les kWh consommés

La climatisation réversible ne fonctionne pas dans le vide : le bâti lui-même joue un rôle déterminant dans le nombre de kWh nécessaires pour chauffer ou rafraîchir. Une maison ancienne non rénovée peut avoir des besoins de chauffage de 180 à 250 kWh/m²/an, quand une maison RT2012 descend autour de 50–80 kWh/m²/an, et une maison RE2020 encore plus bas.

Appliqué à une clim réversible, cela signifie qu’un 100 m² ancien pourra consommer 6 000 à 8 000 kWh/an avec une PAC air-air, là où une maison RT2012 de même surface se contentera de 3 500 à 4 500 kWh. En d’autres termes, l’isolation peut diviser par deux la facture annuelle. Investir dans une bonne enveloppe thermique avant ou en parallèle de l’installation d’une climatisation réversible est souvent le levier le plus rentable à long terme.

Écarts de consommation entre les zones climatiques françaises

La France est découpée en trois grandes zones climatiques (H1, H2, H3) qui influencent fortement le coût annuel d’une clim réversible. En zone H1 (Nord, Est, Massif Central), la saison de chauffage est plus longue et plus froide : la clim fonctionne davantage en mode chaud et le SCOP baisse légèrement lors des périodes de grand froid. En zone H3 (Méditerranée), le chauffage reste modéré mais la climatisation estivale peut représenter une part importante de la consommation.

À surface et isolation identiques, la facture de chauffage par clim réversible peut être 30 à 40 % plus élevée en H1 qu’en H3. En revanche, l’usage intensif de la clim en été sur le littoral méditerranéen compense en partie ce différentiel. Pour un logement situé à Lille ou Strasbourg, viser un appareil avec un SCOP élevé en conditions froides est particulièrement crucial.

Conséquences d’une température de consigne trop élevée en hiver (22 °C vs 19 °C) ou trop basse en été (21 °C vs 25 °C)

Le réglage de la température de consigne est un levier immédiat sur la facture. L’ADEME rappelle qu’un degré de plus en hiver augmente la consommation de 7 à 10 %. Passer de 19 °C à 22 °C peut donc ajouter 20 à 30 % de kWh en plus sur la saison de chauffage. Même logique en été : viser 21 °C alors qu’il fait 35 °C dehors met la machine sous forte contrainte, multiplie les cycles du compresseur et peut tripler la consommation par rapport à une consigne de 25–26 °C.

Une bonne pratique consiste à raisonner en écart de température : garder 5 à 7 °C de différence entre l’extérieur et l’intérieur. Au-delà, la sensation de confort n’augmente plus vraiment, mais la facture, elle, s’envole. Cette approche protège également votre santé en limitant les chocs thermiques, souvent responsables de maux de tête ou de coups de froid en été.

Impact des apports solaires et des vitrages (simple, double, triple vitrage) sur le besoin de climatisation

Les vitrages et les apports solaires influencent directement le besoin de climatisation. Un simple vitrage exposé plein sud laisse entrer énormément de chaleur l’été, transformant votre salon en serre et obligeant la climatisation à fonctionner longtemps pour maintenir 25 °C. Le double vitrage, associé à des protections solaires extérieures (volets, stores, brise-soleil), réduit fortement ces apports, tandis que le triple vitrage limite encore davantage les déperditions hivernales.

En pratique, un remplacement de simple vitrage par du double vitrage performant peut diminuer de 10 à 20 % la consommation de climatisation en été et de chauffage en hiver. Combiné à une bonne isolation des combles, cela change complètement le profil énergétique de la maison et donc le coût annuel moyen de la clim réversible.

Optimisation et réduction du coût annuel d’une climatisation réversible sans perte de confort

Programmation hebdomadaire, mode ECO et pilotage connecté

La programmation est sans doute l’outil le plus puissant pour réduire la facture sans toucher au confort. Un programmateur hebdomadaire ou un thermostat connecté type Netatmo ou Tado° permet de définir des plages horaires précises : abaissement la nuit, réduction en journée lors des absences, montée progressive avant le retour. L’application Daikin Online Controller ou les interfaces Mitsubishi/Atlantic jouent un rôle similaire pour piloter l’installation à distance.

Le mode ECO limite automatiquement la puissance maximale et l’intensité des cycles du compresseur. Pour un usage prolongé (nuit, journée au bureau), ce mode peut économiser 10 à 20 % de kWh par rapport à un fonctionnement à pleine puissance, sans que vous ressentiez une vraie perte de confort. Sur un an, ce simple réglage peut représenter plusieurs dizaines d’euros économisés.

Réglage des débits d’air, orientation des volets et mode « déshumidification » pour limiter la surconsommation

La sensation de confort ne dépend pas uniquement de la température, mais aussi de la vitesse de l’air et du taux d’humidité. En été, le mode déshumidification (Dry) permet de baisser le taux d’humidité sans forcément descendre très bas en température. Résultat : vous avez moins chaud avec une consigne de 26 °C qu’avec 23 °C sans déshumidification, pour une consommation électrique moindre.

Un débit d’air trop élevé ou mal orienté peut créer un courant d’air désagréable, incitant à diminuer encore la consigne. À l’inverse, en orientant les volets de façon à brasser l’air sans souffler directement sur les occupants, il devient possible de remonter la consigne de 1 °C tout en gardant une très bonne sensation de confort. Ce réglage fin fait gagner quelques pourcents de consommation à l’année, sans changement de matériel.

Entretien des filtres, du groupe extérieur et contrôle de la charge en fluide frigorigène pour maintenir le rendement

Une climatisation réversible mal entretenue consomme davantage pour le même résultat. Les filtres encrassés, les échangeurs poussiéreux ou un groupe extérieur obstrué font chuter le COP et allongent les temps de fonctionnement. Un nettoyage régulier des filtres (toutes les 2 à 3 semaines en période de forte utilisation) et un contrôle annuel par un professionnel permettent de conserver le rendement proche des valeurs d’origine.

Un entretien bien mené peut éviter jusqu’à 10 % de surconsommation liée à l’encrassement, tout en prolongeant la durée de vie du compresseur.

Le contrôle de la charge en fluide frigorigène est tout aussi essentiel : une fuite minime mais persistante dégrade fortement les performances au fil des années. Certaines garanties fabricants exigent d’ailleurs un entretien régulier pour rester valables, ce qui renforce l’intérêt de ce suivi.

Stratégies de couplage avec autoconsommation photovoltaïque pour réduire le coût du kWh consommé

Associer une climatisation réversible à des panneaux photovoltaïques en autoconsommation est une tendance de fond, notamment depuis la hausse des prix de l’électricité en 2022-2023. L’été, les heures de plus forte production solaire coïncident avec les besoins de rafraîchissement. Une partie importante des kWh nécessaires à la clim provient alors directement du toit, à un coût marginal quasi nul.

En hiver, la production est plus faible mais peut tout de même couvrir une proportion non négligeable des besoins diurnes de chauffage, surtout dans le Sud de la France. Avec un dimensionnement cohérent et une gestion intelligente des consommations (priorisation des usages aux heures ensoleillées), un couplage PAC air-air + photovoltaïque peut réduire la facture annuelle de plusieurs centaines d’euros, tout en sécurisant le budget énergie sur le long terme.

Ordres de grandeur : fourchettes de coût annuel en électricité d’une climatisation réversible selon les profils de logement

Coût annuel moyen pour un studio de 30 m² en zone H3 équipé d’un mono-split 2,5 kw

Dans un studio de 30 m² en zone H3 (Nice, Montpellier), correctement isolé et équipé d’un mono-split 2,5 kW A+++, la clim réversible servira surtout de climatisation en été et de chauffage d’appoint en hiver. Un usage typique (3–4 h de clim par jour en été, 4–5 h de chauffage par jour sur quelques semaines en hiver) aboutit à une consommation annuelle autour de 1 000 à 1 500 kWh.

Au tarif de 0,2016 €/kWh, le coût annuel moyen se situe entre 200 et 300 €. À titre de comparaison, un chauffage 100 % radiateurs électriques à effet Joule pour la même surface pourrait représenter 400 à 500 € par an en H3, voire davantage en cas de consigne élevée ou de mauvaise isolation. La clim réversible permet donc, même dans un petit logement, un gain financier significatif sur la facture annuelle.

Coût annuel moyen pour un appartement de 70 m² en zone H2 avec clim multi-split 2 unités intérieures

Pour un appartement de 70 m² en zone H2 (Lyon, Bordeaux), équipé d’un multi-split 3,5 + 2,5 kW en chauffage principal, les consommations typiques se situent entre 3 500 et 4 500 kWh/an pour un logement RT2005/RT2012. Ce profil correspond à 700 à 900 € annuels au tarif actuel. En ajoutant un usage de clim en été (4 h/jour pendant 60 jours), la facture augmente d’environ 80 à 120 €.

Face à un chauffage purement électrique à effet Joule, souvent autour de 1 400 à 1 800 € pour ce type de logement, l’économie annuelle grâce à la clim réversible se situe entre 500 et 800 €. Sur 10 ans, même en tenant compte de l’entretien, le différentiel couvre largement l’investissement initial dans le système multi-split.

Coût annuel moyen pour une maison de 120 m² en zone H1 avec clim gainable en chauffage principal

Dans une maison de 120 m² en zone H1 (Nord, Est), équipée d’une climatisation gainable réversible récente (A++/A+++), le coût annuel dépend fortement de la qualité d’isolation. Pour une maison RT2012, un besoin de 7 000 à 8 500 kWh de chauffage restitué n’est pas rare. Avec un SCOP de 4, la consommation électrique tombe à 1 750–2 100 kWh/an, soit 350 à 425 € de chauffage annuel. Ajoutez 400 à 600 kWh/an pour la climatisation estivale, soit 80 à 120 € supplémentaires.

La facture annuelle totale pour la clim réversible (chauffage + clim) se situe donc fréquemment entre 450 et 550 € pour ce profil, auxquels s’ajoute éventuellement un petit appoint électrique en cas de grand froid. Comparé à une chaudière fioul ou à des radiateurs électriques, la différence de coût d’usage dépasse souvent 1 000 € par an dans les régions les plus froides.

Comparaison du coût annuel clim réversible vs radiateurs électriques à effet joule pour un même logement

Pour mesurer l’intérêt réel d’une climatisation réversible, une comparaison directe avec des radiateurs électriques à effet Joule est éclairante. Prenons un appartement de 70 m² en zone H2, besoin de chauffage de 8 000 kWh/an :

  • Avec des radiateurs électriques (COP = 1) : 8 000 kWh facturés → ~ 1 613 € par an.
  • Avec une clim réversible SCOP 4 : 8 000 ÷ 4 = 2 000 kWh → ~ 403 € par an.

L’économie annuelle approche ainsi 1 200 €. Même en ajoutant 100 à 150 € d’usage en climatisation estivale, l’avantage reste massif. Sur 10 ans, cela représente plus de 10 000 € de dépenses évitées, à mettre en regard d’un investissement initial de quelques milliers d’euros pour faire installer une climatisation réversible performante. Dans un contexte de hausse probable du prix de l’électricité, cette différence tend même à s’accentuer, renforçant l’attractivité de la PAC air-air comme solution de chauffage principal et de rafraîchissement pour les années à venir.